Sunday, February 17, 2008

Lettre à Mademoiselle Red


Mademoiselle Red,

J’ai pensé l’autre jour que je ne t’écrivais pas souvent, que peut-être c’était une erreur, que peut-être je devrais t’envoyer une lettre.

Alors, là voilà. Elle parle - pourquoi pas ? - du plus beau matin du monde.

Tu t’en souviendras sûrement, il neigeait. Je m’étais levé tôt bien sûr, je me lève toujours tôt. Dehors c’était le silence et le froid. Les gens, sans doute, s’étaient rendormis. Au travail, le concierge me renvoya chez moi, car enfin, étais-je un fou ? Etais-je un véritable inconscient ? Un forcené prêt à en découdre avec les forces de la nature ? Tout resterait fermé pour la journée, la fin du monde, semblait-il, approchait dangereusement.

Je rentrai donc en écoutant les informations, presque surpris d’entendre qu’ailleurs la vie continuait comme si de rien n’était, qu’on s’entretuait de plus belle en Afghanistan, que le Nikkei, visiblement, ne s’en portait pas plus mal.

Je te trouvai encore au lit, bien au chaud. Je m’approchai de toi en silence et déposai quelques baisers sur ton front et ta joue. Depuis ce jour, je le fais chaque matin, j’espère que tu ne t’en ais pas lassé.

Je ne sais plus trop ce que nous avons fait par la suite. Avons-nous réveillé MC qui dormait dans le salon ? Avons-nous préparé du café ? Avons-nous collé notre nez contre la vitre pour voir Montpellier sous la neige ?

Nous avions la journée devant nous et j’avais envie de lancer des boules de neige dans le ciel. Nous sommes sortis et nous avons tâché de ne pas glisser sur la place Chabaneau. A un moment, je t’ai pris la main. Tu portais tes baskets rouges et un manteau de laine.
On n’avait jamais rien vu d’aussi beau.

Je t’embrasse,

Major

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