Friday, August 31, 2007

Le grand sommeil

Décidément je ne comprenais plus rien à cette histoire.
Mademoiselle Red, elle, dormait déjà, très belle et roussement*.
A l’écran, Bogart faisait son Marlowe et Bacall lui succombait, à moins que ce ne soit le contraire.
Dehors, Rome ne faisait pas la maline et franchement, il n’y avait pas de quoi être fière.
Bientôt ce serait demain, un capuccino, un croissant, un journal. J’attendrai serein, mais tout de même, que Mademoiselle Red rentre du travail. On ira boire un verre sur le campo de fiori puis on hésitera un moment entre pâtes et pizza. Je lui dirai qu’elle est belle.
Mais en attendant, l’improbable intrigue se déroulait devant mes yeux fatigués. Un coup de feu me réveilla vaguement. Je luttais contre le sommeil, mais pas trop. Comme c’est l’heure des rêves les plus fous, j’en profitai pour inscrire un but en finale de coupe du monde. Tout à ma joie, je loupais la demi-heure suivante du film. Cette fois, c’est sûr, j’étais complètement perdu, tous les hommes portaient des chapeaux.
Un peu plus tard encore, ces mots sans équivoque : THE END
Allez, c’est promis, demain je recommence.

*J’emprunte l’expression à Richard Brautigan, dont le personnage dormait, elle, blondement.

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