Mariano, alias le marteau de Dieu, alias Mo, alias le marchand de sable, alias le Panama Express, est ce qu’on appelle dans le baseball un finisseur. Un type qui est si fort que son équipe ne l’utilise que dans les dernières minutes d’un match. Pour conclure.
Mariano Rivera ne joue pas avec ses coéquipiers. Il s’intéressa à peine au match. Il mâche son chewing gum d’un air détaché. Puis tout à la fin, son coach l’appellera. Ce sera l’heure de sauver la patrie. Et il le fera. Des journalistes comme Eric Neel écriront des trucs comme ça sur Mariano :
« Voilà ce qu’on en dira à nos enfants : Il ressemblait à un martien mais il lançait comme un Dieu. Il n’avait qu’un seul lancer – mais avec ce lancer, tel David avec son lance-pierre, il pouvait défaire tous ses ennemis. Avec ce lancer, il pouvait s’échapper de tous les dangers […]Avec ce lancer il écrivait des poèmes. Avec ce lancer il chantait des chansons. Avec ce lancer il sauvait des âmes et convertissait les non-croyant, il apportait la paix dans les quartiers et la joie au peuple. Et on n’exagèrera pas. »
Alors oui, je me vois assez bien en Mariano Rivera. Moi aussi je pourrais ne pas aller travailler avec mes collègues. Moi aussi je pourrais mâcher du chewing gum d’un air détaché. Moi aussi je pourrais avoir des articles écrits sur moi. Le dernier jour avant les vacances, mon patron m’appellerait. On a besoin de toi Major, il dirait. On a vraiment besoin de toi. Alors j’irais travailler quelques minutes. Sous les applaudissements.
Ca me ferait même plaisir.
Et en plus je crois que je serais assez bon.