Wednesday, September 26, 2007

Le baise bol

Le baise bol c’est un peu comme un western. D'abord un grand type arrive avec une casquette. Il fait face à un autre grand type avec une casquette. Le deuxième grand type avec une casquette veut rentrer à la maison, on le sent, ça se voit. Mais le premier type avec une casquette veut l’en empêcher. Pas que ce soit un mauvais bougre, mais c’est comme ça, c’est son boulot. Les deux se regardent à peine, ils sont prêts, la partie va pouvoir commencer. A Los Angeles, Atlanta ou New-York, le soleil se couche. De l’autre côté de la terre, tard dans la nuit, un major s’endort.

Baseball

Baseball is a bit like a Western. First a tall guy arrives with a hat. He faces another tall guy with a hat. The second tall guy with a hat wants to go home, you can feel it, you can smell it. But the first tall guy with a hat doesn’t want him to. Not that he’s a bad guy or anything, but that’s his job. The two hardly look at each other, they are ready. The game is underway now. In Los Angeles, Atlanta or New-York, the sun goes down. On the other side of the planet, a major falls asleep.

Le plus petit appartement du monde

Quand, le dimanche, Mademoiselle Red lit au lit, moi, forcément, je bous debout.

Wednesday, September 5, 2007

Le petit café en bas de chez moi est tenu par une sorcière



Qui arnaque les touristes et dégage à coups de pieds les petites roumaines venues mendier.

Qui fume cigarette sur cigarette mais dont même le cancer ne s’approche pas.

Qui a élevé un fils dont la sonnerie de téléphone est une chanson d’Aerosmith.

The little café downstairs is run by a witch


Who rips off the tourists and kicks away the little Romanian girls who come to beg.

Who smokes cigarette after cigarette but whom even cancer stays clear of.

Who raised a child whose ring tone is Aerosmith’s I don’t want to miss a thing.

Tuesday, September 4, 2007

Boîtes

Il y a quelques jours, Mademoiselle Red est allée chez Ikea pour y acheter quelques boîtes. Depuis, notre appartement me rappelle cette œuvre de Rachel Whiteread que nous avions vu ensemble à la Tate Modern.

Boxes

A few days ago, Mademoiselle Red went to Ikea to buy a couple of boxes. Since then our flat reminds me of this Rachel Whiteread work we saw together at the Tate Modern .

La rentrée

Cette année, pour la première fois, ma mère ne viendra pas. Je lui ai dit, ça suffit, je suis grand maintenant. Elle était un peu déçue bien sûr, mais aussi assez fière je crois.
J’irai donc à l’école, seul, la tête haute et mon cartable à la main - dans mon cartable, une trousse, dans cette trousse un stylo rouge, dans ce stylo rouge, le juste ou le faux. Mes nouvelles chaussures me feront sûrement un peu mal aux pieds.
Les copains seront tous là. On se dira t’es au courant ? Tu connais la dernière?
Puis la sonnerie couvrira un instant le brouhaha et l’odeur de café.
Un étage en dessous, ma salle, mes élèves. Ils seront tente, ils auront 14 ou 15 ans. Le miracle pourra avoir lieu : je parlerai, ils écouteront.

Back to school

This year, for the first time, my mother won’t come. I told her that’s enough, i’m a big boy now. She was a bit disappointed of course, but i think she was quite proud too.
So i’ll walk to school alone and fearlessly, a briefcase in my hand – in my briefcase, a pencase, in this pencase, a red pen, in this red pen, the right or the wrong. My new shoes will probably hurt a little.
All my friends will be there. We’ll ask did you hear ? Did you know ?
Then the bell will ring, louder than our voices, louder even than the smell of coffee.
Downstairs, my classroom, my students. There will be thirty of them, aged 14 or 15 and the miracle will take place: i’ll start speaking and they’ll listen.